Dix ans d’inaction gouvernementale. 3650 jours. 87 600 heures.
Cette année, je me suis retrouvée devant un fait que j’aurais préféré éviter : le 10è anniversaire de cette campagne. Un anniversaire pour lequel il n’y a rien à célébrer,
Lorsque je pense à tout ça, cette situation est tout simplement incroyable. Comment se fait-il que depuis tout ce temps, cette loi ne soit pas encore amendée ? Un seul mot peut résumer à lui seul l’ensemble de l’oeuvre : inaction.
Dix ans d’inaction gouvernementale. 3650 jours. 87 600 heures. Il faut le faire. Dix ans de promesses, de belles paroles, de consensus, tous partis politiques confondus, quant au fait que cette situation doit changer et que cette loi est désuète. Mais là s’arrêtent les bonnes volontés.
Pendant que j’écoutais Justin Trudeau faire longuement son bilan des 4 dernières années au moment du déclenchement officiel des élections, j’ai pu faire le mien qui est également le vôtre, en moins de 4 minutes.
Cela fut très simple et je n’ai pas eu besoin d’actuaire ou de stratège pour le faire. Il se résume comme suit : 4 années d’inaction rajoutées aux 6 années d’inaction précédentes = 10 années d’inaction totales.
La surdité sélective de nos élus
Comment cet homme et les membres de son parti qui, je le rappelle, avaient tous voté en faveur du projet de loi C-291 déposé à l’époque par Denis Coderre (qui visait à faire passer les prestations de maladie de 15 à 50 semaines) ont-ils pu ignorer cet enjeu d’envergure lors de leur passage au pouvoir ?
Ils ont bien été questionnés quant à cette inaction, je souligne d’ailleurs l’excellente entrevue menée par Patrice Roy de la SRC qui rappelait au ministre Duclos cet engagement et qui lui soutirait la promesse qu’en 2016 les choses allaient bel et bien être amendées. Quelques mois plus tard, Justin faisait la même promesse en ondes lors d’un débat avec le public.
Et depuis ? Inaction totale. Évitement. Je ne compte plus les fois où le ministre Duclos a été questionné à ce sujet par quantité de députés d’opposition, il n’a jamais répondu à la question. Jamais. Oh, il a bien eu une réponse…qui visait simplement à souligner d’autres « accomplissements » de son gouvernement, aucunement en lien avec la question posée, surdité sélective oblige.
Le sort des Canadiens malades intéresse-t-il Justin Trudeau ?
Saviez-vous que durant son mandat, Justin a pourtant amendé tous les autres types de prestations spéciales (parents d’enfants malades, proches aidants, congé de compassion) ? Et je me répète, toutes les autres prestations spéciales, SAUF les prestations de maladie. Évidemment, je suis en faveur de ces modifications car elles répondent à de réels besoin et enjeux de société, mais cela ne règle pas notre problème.
Ainsi, malgré mes 10 années de travail acharné, malgré les 600 000 signatures provenant d’un bout à l’autre du Canada, malgré les 7 projets de loi déposée et nombre de promesses politiques…. Zit, niet. Un triste constat s’impose : les conditions de vie des canadiens malades n’intéressent pas Justin Trudeau. Les citoyens malades sont abandonnés à leur misère et doivent composer avec ces 15 maigres semaines de prestations inchangées depuis 1971.
Mais qui sont-ils ?
Ces Canadiens, ce sont des gens comme vous et moi, qui ont pour la plupart travaillé très fort toute leur vie. Ce sont des parents, des conjoints, des employés, des amis, des frères, des soeurs. Ils sont, pour la plupart, dans la classe moyenne, ils prennent soin de leur famille et apportent leur contribution à la société à tous les niveaux.
Tout va bien, jusqu’au jour du diagnostic. Jusqu’au jour où le mot cancer est prononcé. Jusqu’au jour où un autre diagnostic de maladie grave est prononcé ou qu’un autre problème de santé majeur se pointe. Ce jour est sombre. Il implique que l’on doive traverser l’année à venir, ainsi que ces épreuves et toutes nos responsabilités avec un gros maximum de 6000$. Juste comme ça, je vous informe que le seuil de pauvreté pour une personne « seule » se situe aux environs de 22 000$…
En ces temps où il est quasi-inévitable de croiser la maladie sur son chemin, comment se fait-il qu’un pays « évolué » comme le Canada n’ait pas la décence d’offrir un programme de prestations permettant à ses citoyens de se soigner dans la dignité pour ensuite leur permettre de reprendre leur place de citoyens actifs dans la société ? À l’ère où il est maintenant plus que jamais pertinent et d’actualité de pouvoir mourir dans la dignité, pourquoi une grande partie des habitants de ce pays sont-ils condamnés à se soigner et à survivre dans la médiocrité et la pauvreté ?
Force est de constater que nos élus souffrent d’irresponsabilité chronique au moment de passer à l’action. Ne reste qu’à découvrir les causes réelles de cette inaction.
Que puis-je faire en moins de 10 secondes ?
Allez sur le site 15semaines.ca et d’un seul clic, remplissez le formulaire qui enverra automatiquement un courriel à votre député(e), à votre premier ministre, Justin Trudeau, au ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, et aux chefs des partis politiques du Canada.
L’objectif de cette campagne web, menée simultanément à travers le Canada, est de susciter un réel sentiment d’urgence, d’indignation et, surtout, de mobilisation collective parmi l’ensemble des Canadiens.
À l’approche des élections, il est impératif d’exiger de nos élus qu’ils rendent des comptes aux citoyens qui les ont élus et que cette loi soit amendée afin de correspondre à la réalité d’aujourd’hui, soit celle de 2019.
Lorsque le cancer, ou une autre maladie, touche une personne, c’est toute la vie d’une famille qui bascule. Lorsque la pauvreté touche une personne, une famille, des enfants, c’est l’ensemble de la société qui s’appauvrit !
Merci de vous impliquer et de diffuser massivement dans vos réseaux !
Marie-Hélène