15 semaines et 2022, où en sommes-nous vraiment ?

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Il y a longtemps que je n’ai pas écrit au sujet des 15 semaines.  On dirait que j’ai perdu le fil, enlisée dans l’inertie amenée par la je-ne-sais-plus-combien-t-ième vague de Covid.  Ensuite, la tristesse de la guerre est venue rajouter une couche de lourdeur et d’incompréhension à la réalité actuelle.

Et je ne peux m’empêcher de me demander : mais où est-ce que l’on s’en va ?  Et je n’ai pas de réponse à cela.

Cependant, force est de constater qu’un constat s’impose malgré les tempêtes qui bouleversent nos vies : 13 ans plus tard rien n’a changé pour les personnes malades qui doivent toujours composer avec les maigres 15 semaines de prestations.

Ce constat fait mal.  Il est injuste.

Les malades demeurent toujours les grands oubliés de nos programmes sociaux.  Ils sont toujours aux prises avec cette loi désuète de 1971 qui, pour plusieurs, se révèle être un aller simple et permanent vers l’aide sociale et la pauvreté.  Tout ceci en 2022.  Au Canada.

Ces derniers n’ont bénéficié d’aucun programme ou aide gouvernementale spécifique durant les 2 dernières années, alors que l’on nous avait assuré que personne ne serait oublié.

Comment est-ce humainement possible ?  Comment a-t-on pu les oublier à ce point ?

Et les amendements suggérés eux ?

Les réflexions et corrections devant être réalisées par rapport à l’inadéquacité des 26 semaines proposées à la suite de ma rencontre avec la premier ministre Justin Trudeau et la ministre Qualtrough, sont demeurées au point mort.  Reléguées aux oubliettes. Disparues.

Malgré mes 2 témoignages au comité HUMA.  Malgré les interventions et l’implication de nombreux élus.  Malgré les recommandations faites à cet effet par plusieurs intervenants.  Rien.

La fausse bonne idée d’un amendement à 26 semaines

On nous l’a promis en campagne électorale, les malades pourront se prévaloir de 26 semaines de congé dès l’automne 2022 !  Certains se sont réjouis : « c’est une bonne chose, c’est mieux que rien du tout, c’est un pas dans la bonne direction », etc.

Mais, est-ce vraiment le cas ?

Je vous rappelle les statistiques énoncées dans le rapport d’évaluation du directeur du budget, qui en passant, nous démontrait que nous avions les moyens d’amender la loi à 50 semaines tel que recommandé par les différents experts, et ce à même les cotisations des contribuables :

 -> Seulement 23% des gens recevant des prestations de maladie ont besoin de plus de 15 semaines de prestations.

Jusque-là ça va, ce constat est d’une évidence flagrante.

 -> C’est par la suite que tout se gâche puisque 77% de ceux-ci nécessitent un minimum de 41 semaines de prestations pour se rétablir.

Alors je me répète, mais où est-ce que l’on s’en va avec 26 semaines ?  Comment peut-on être fier d’annoncer une demi-mesure qui ne viendra pas en aide à ceux qui en auront le plus besoin ?

Personne parmi les élus n’a pu expliquer d’où provenait ce chiffre « magique » de 26 semaines.  Pourquoi ?  Mais pourquoi donc ?

Les années et les projets de loi qui passent et se succèdent

Nous sommes présentement au 14è projet de loi visant à faire amender la loi à plus de 50 semaines de prestations, après 13 années de lutte acharnée.  Imaginez-vous donc que depuis le début de cette campagne que je tiens à bout de bras depuis 2009, j’ai eu le temps de me mériter ma première carte de la FADOQ.  Ce n’est pas peut dire !  J’avais 38 ans lorsque j’ai amassé la première des 619 000 signatures…  Les bras m’en tombent et sincèrement je vous l’avoue, je suis fatiguée, mais incapable de vous abandonner.

L’avant dernier projet, parrainé par la députée Claude DeBellefeuille, assistée de la députée Louise Chabot du Bloc Québécois, est malheureusement tombé à la fin de la dernière session parlementaire puisque l’on s’en allait aux urnes.

Le dernier projet de loi en cours est appuyé par le député Bernard Généreux et a été déposé par le député Jacques Gourde du parti Conservateur.  Le C-215, de son p’tit nom, court la chance de se rendre plus loin que les autres car il ne sera pas confronté à de nouvelles élections.  Il a déjà été présenté à la 2è lecture et le processus pourra continuer à l’automne.  Mais jusqu’où pourra-t-il aller ?  Je suggère que l’on se croise les doigts.  Et très fort.

Cela a pris plus de 51 ans pour faire bouger cette loi, et si peu.  Croyez-vous que l’on ait le luxe d’amender ces 15 semaines de façon partielle et incomplète ?

Une fois que les 26 semaines seront chose faite, avez-vous idée du temps et de l’énergie que cela prendra pour ramener le tout dans l’actualité ?

Il reste peu de temps, mais le débat doit continuer.  La solidarité doit primer.

Merci de continuer à m’aider à faire avancer ce projet pour qu’enfin tous les malades puissent se soigner dans la dignité et retrouver leur place dans la société active par la suite. Merci d’être là et de rappeler aux gens l’importance de signer la pétition ici https://15semaines.ca/ecrivez-a-votre-depute/

Marie-Hélène

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